Si vous lisez ce post, il est possible que vous ayez été confronté à une personnalité, qui vous est peut-être chère, et face à qui vous vous sentez régulièrement en échec. Il est possible que cette personne évolue dans votre cercle amical, dans votre couple ou dans votre environnement professionnel. Voici quelques pistes pour vous aider à gérer, mais aussi à comprendre ce type de fonctionnement particulier.
Les symptômes
Plutôt effacés en société, souvent semblant être dans une position délicate, on aurait tendance, à priori à les plaindre ou éprouver de la compassion. Sauf que, contrairement au commun des mortels, ces personnes ont une grande capacité à épuiser leurs proches, avant de l’être eux-mêmes. Voici quelques éléments de leur fonctionnement :
- La résistance est passive (elles disent « oui » mais pensent « non »)
- Elles ont tendance à critiquer par des allusions systématiques, surtout en face de ceux à qui elles donnent une forme d’autorité ou de supériorité
- Elles se sentent incomprises ou maltraitées
- Enfin, il leur arrive de penser que le monde en partie ou en entier est ligué contre elles, qu’il est une source constante de dangers potentiels qu’elles surveillant activement.
Fonctionnement
Dans un premier temps, il est très important de comprendre que cette personne n’a pas conscience de son agressivité. En effet, au contraire, elle a l’impression d’être avant tout victime des autres, qu’elle doit s’en protéger, s’en défendre. Elle fonctionne dans un mode où l’autre n’est souvent qu’un « persécuteur » et, si vous tentez de lui venir en aide un « sauveur », selon le triangle dramatique de Stephen Karpman. En résumé, elle ne connaît que ce mode de fonctionnement et peut passer sur tous les modes du triangle, à savoir victime-sauveur-persécuteur à une rapidité incroyable.
Diagnostic
Ce type de comportement est répertorié sous l’appellation « Agressivité passive ». Pour le diagnostiquer, voici quelques points :
- La bouderie (se renferme sur soi ou refuse de parler de ce qui le dérange)
- Le ricanement/ergotage (lorsqu’elle se sent « coincée »)
- Tendance à bâcler les tâches qui lui déplaisent
- Proteste régulièrement et veut imposer sa façon unilatérale de faire ou voir les choses
- Ne supporte pas les conseils des autres, surtout lorsque ceux-ci sont meilleurs que les leurs
- Tendance à reporter les choses, de manière à ce que les délais ne soient pas respectés
- Affirme avoir oublié, pour éviter les obligations
- Se sent souvent supérieur aux autres et plus efficace
- Tendance à vouloir reporter sur autrui responsabilités ou tâches
- Difficulté à supporter l’autorité, même si elle est bienveillante
- Ruminations en lien avec le passé, difficulté à vivre son âge à son époque
Comment agir ?
Avant tout, il faut savoir que la personne n’a aucune conscience de son agressivité, puisqu’elle a, vous l’aurez compris, la conviction d’être passive, voire victime. Et les autres, qui ne savent pas comment gérer ce comportement avant tout immature, le renforcent. En effet, en régissant ou en se taisant, cela aura tendance à la renforcer dans ses convictions : les autres sont méchants, les autres me veulent du mal, les autres ne sont pas dignes de confiance.
En effet, elles ne se rendent pas compte que c’est leur comportement qui pousse leurs interlocuteurs à agir de la sorte. Face à sa position de petit enfant qui cherche des limites, qu’il n’a pas pu trouver dans son enfance, l’interlocuteur doit prendre sur lui pour gérer l’irritation que cela génère, en lui, comme un adulte. Ainsi, ils cherchent à pousser les autres dans leurs limites, pour qu’ils agissent de sorte à valider une certaine paranoïa, s’appuyant sur leur forme de présupposée crainte que les autres veulent leur nuire.
Avant tout, il faut absolument se souvenir de ne pas prendre ce comportement pour soi. Cette personne souffre avant tout d’une difficulté à reconnaître ses émotions, mais évidemment par la même occasion à les gérer et les exprimer. C e qui l’amène à d’importantes ruminations, aussi peu constructives pour elle que pour les autres.
Cela vous interpelle, n’hésitez pas à témoigner !