Archive pour persécuteur

Je me sens impuissant, en colère, frustré ?

Posted in Coaching, Communication, Comportement, Couple, Management with tags , , , , , , , , , , , on 17 avril 2014 by Stephanie Graf, Licoach

Si vous lisez ce post, il est possible que vous ayez été confronté à une personnalité, qui vous est peut-être chère, et face à qui vous vous sentez régulièrement en échec. Il est possible que cette personne évolue dans votre cercle amical, dans votre couple ou dans votre environnement professionnel. Voici quelques pistes pour vous aider à gérer, mais aussi à comprendre ce type de fonctionnement particulier.

Les symptômes
Plutôt effacés en société, souvent semblant être dans une position délicate, on aurait tendance, à priori à les plaindre ou éprouver de la compassion. Sauf que, contrairement au commun des mortels, ces personnes ont une grande capacité à épuiser leurs proches, avant de l’être eux-mêmes. Voici quelques éléments de leur fonctionnement :

  • La résistance est passive (elles disent « oui » mais pensent « non »)
  • Elles ont tendance à critiquer par des allusions systématiques, surtout en face de ceux à qui elles donnent une forme d’autorité ou de supériorité
  • Elles se sentent incomprises ou maltraitées
  • Enfin, il leur arrive de penser que le monde en partie ou en entier est ligué contre elles, qu’il est une source constante de dangers potentiels qu’elles surveillant activement.

Fonctionnement
Dans un premier temps, il est très important de comprendre que cette personne n’a pas conscience de son agressivité. En effet, au contraire, elle a l’impression d’être avant tout victime des autres, qu’elle doit s’en protéger, s’en défendre. Elle fonctionne dans un mode où l’autre n’est souvent qu’un « persécuteur » et, si vous tentez de lui venir en aide un « sauveur », selon le triangle dramatique de Stephen Karpman. En résumé, elle ne connaît que ce mode de fonctionnement et peut passer sur tous les modes du triangle, à savoir victime-sauveur-persécuteur à une rapidité incroyable.

Diagnostic
Ce type de comportement est répertorié sous l’appellation « Agressivité passive ». Pour le diagnostiquer, voici quelques points :

  • La bouderie (se renferme sur soi ou refuse de parler de ce qui le dérange)
  • Le ricanement/ergotage (lorsqu’elle se sent « coincée »)
  • Tendance à bâcler les tâches qui lui déplaisent
  • Proteste régulièrement et veut imposer sa façon unilatérale de faire ou voir les choses
  • Ne supporte pas les conseils des autres, surtout lorsque ceux-ci sont meilleurs que les leurs
  • Tendance à reporter les choses, de manière à ce que les délais ne soient pas respectés
  • Affirme avoir oublié, pour éviter les obligations
  • Se sent souvent supérieur aux autres et plus efficace
  • Tendance à vouloir reporter sur autrui responsabilités ou tâches
  • Difficulté à supporter l’autorité, même si elle est bienveillante
  • Ruminations en lien avec le passé, difficulté à vivre son âge à son époque

Comment agir ?
Avant tout, il faut savoir que la personne n’a aucune conscience de son agressivité, puisqu’elle a, vous l’aurez compris, la conviction d’être passive, voire victime. Et les autres, qui ne savent pas comment gérer ce comportement avant tout immature, le renforcent. En effet, en régissant ou en se taisant, cela aura tendance à la renforcer dans ses convictions : les autres sont méchants, les autres me veulent du mal, les autres ne sont pas dignes de confiance.

En effet, elles ne se rendent pas compte que c’est leur comportement qui pousse leurs interlocuteurs à agir de la sorte. Face à sa position de petit enfant qui cherche des limites, qu’il n’a pas pu trouver dans son enfance, l’interlocuteur doit prendre sur lui pour gérer l’irritation que cela génère, en lui, comme un adulte. Ainsi, ils cherchent à pousser les autres dans leurs limites, pour qu’ils agissent de sorte à valider une certaine paranoïa, s’appuyant sur leur forme de présupposée crainte que les autres veulent leur nuire.

Avant tout, il faut absolument se souvenir de ne pas prendre ce comportement pour soi. Cette personne souffre avant tout d’une difficulté à reconnaître ses émotions, mais évidemment par la même occasion à les gérer et les exprimer. C e qui l’amène à d’importantes ruminations, aussi peu constructives pour elle que pour les autres.

Cela vous interpelle, n’hésitez pas à témoigner !

Affronter les relations toxiques

Posted in Comportement with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 6 juin 2013 by Stephanie Graf, Licoach

Il nous est tous déjà arrivé de constater qu’il y a des personnes que nous fuyons, instinctivement, sans vraiment pouvoir en déterminer les causes. Cela se passe comme si, naturellement, nous les ressentions comme une menace.

Cependant, il peut arriver que nous entretenions une relation avec un ou plusieurs individus qui, sans vraiment pouvoir l’expliquer, nous fait souffrir. Cela peut survenir dans tous les contextes de l’existence, soit dans l’environnement du couple, de la famille, de l’amical ou du professionnel. Par moments, on peut même essayer de se convaincre que cette personne nous veut du bien, mais une certaine forme de malaise nous revient constamment à l’esprit.

La personne toxique
Il s’agit d’une personne qui ne peut interagir que sur un mode biaisé, tel que chantage, critique, ironie, médisance, harcèlement, mépris et qui demeure insensible à la souffrance que cela produit chez l’autre, qui peut finir par sombrer dans l’épuisement physique, intellectuel et affectif.

Au quotidien
La personne toxique se nourrit de sa victime qui vit dans des sentiments de culpabilité, de stress, de peur et de frustration. Car la proie est souvent une personne compétente, généreuse et sensible. La rencontre entre le persécuteur et sa victime se déroule fréquemment lorsque cette dernière traverse un moment de fragilité.

Comment l’affronter
La littérature souligne qu’il peut être judicieux d’écrire toutes les souffrances qu’elle a générées et de clore par la signification claire de rupture du lien, plutôt que de la fuir ou de s’en cacher. Car il s’agit de sortir de cette forme de manipulation, afin que la victime puisse redevenir l’acteur central de sa propre existence.

Dans tous les cas, il demeure vital de se protéger. Puis, dans un second temps, d’affronter le persécuteur. Il s’agit de prendre en considération ses émotions douloureuses et de se déterminer sur la réelle toxicité de cette personne. Il peut être judicieux d’imaginer comment l’on était, de quelle manière on vivait ou agissait, avant cette rencontre ? Quelles sont les compétences ou valeurs de vie que l’on a momentanément mises de côté et que l’on souhaiterait retrouver ? Renoncez à toutes les attentes que vous avez envers cette personne et ayez en conscience que vous ne pourrez pas la changer. Malheureusement, lorsque vous ne lui donnerez plus aucune prise, elle ira certainement chercher une nouvelle proie.

Ensuite, il s’agit de vous déterminer sur la façon avec laquelle vous allez rompre ce lien. Pouvez-vous le faire en face, par écrit ou avez-vous besoin de l’intervention d’une tierce personne, pour y parvenir ?

Dans tous les cas, il est vivement déconseillé d’avoir recours à la vengeance ou à l’agression, sous quelque forme que ce soit. Cela ne ferait qu’augmenter votre souffrance. Et surtout, rassurez-vous : vous n’êtes pas la seule personne à qui cela est arrivé. Toutes les blessures que vous portez guériront avec le temps et vous n’en serez que plus fort.

Échapper aux manipulateurs

Posted in Comportement with tags , , , , , , , on 27 janvier 2011 by Stephanie Graf, Licoach

Entendons-nous d’abord sur le sens que nous souhaitons donner à la manipulation dans cet article. La manipulation est avant tout un acte qui « consiste à modifier l’état d’un sujet ». En ce sens, la manipulation peut avoir des conséquences saines ou malsaines. Ici, nous souhaiterions nous pencher sur la manipulation dite « mentale », celle qui fait peur et fascine en même temps et que l’on associe souvent au mot « emprise ».

Tous des manipulateurs ?

Tout être humain peut, dans certaines circonstances, tenter de manipuler son entourage. Chacun possède sa ou ses propres stratégies. L’un se montrera particulièrement aimable, charmeur, ou encore charitable, un autre s’investira à « étaler sa science » ou encore adopter des attitudes dominatrices. Enfin, certains pourront au contraire afficher une apparence craintive ou démunie.

Le manipulateur pathologique

Parmi les différents comportements que nous avons évoqués, comment est-il alors possible de discerner le manipulateur mental, dit également « manipulateur pathologique » ? La fréquence du comportement constitue la première différence. La seconde différence s’observe au niveau de l’objectif visé. Le manipulateur pathologique ne sait pas agir autrement que par la manipulation et il ignore les besoins de ses interlocuteurs. Ainsi, il parvient à faire naître en l’autre un sentiment de dévalorisation et de non-reconnaissance. Paradoxalement, celui-ci ne peut vivre sans son entourage, ses victimes, dont il se nourrit pour assouvir son besoin personnel de valorisation et de reconnaissance, car au fond, il sait plus ou moins consciemment que sa supériorité est illusoire et qu’en fait, elle ne sert qu’à combler son angoisse issue d’un manque de confiance en lui-même. On peut donc penser que la manipulation est un système de défense ou de protection utilisé par une personne insécurisée.

Comment devient-on manipulateur ?

De nombreux auteurs affirment que le système du manipulateur s’est constitué dès son enfance. Face à certaines difficultés au début de son existence, l’être a mis en place un premier fonctionnement de manipulation, basé sur les failles perçues dans son entourage. Si celui-ci a trouvé une réponse satisfaisante, il va ainsi répéter son comportement. Par la suite, il développera ses stratégies en privilégiant la manipulation comme mode principal de communication et d’interaction avec les autres. Il peut ainsi, au fil du temps, adopter différentes facettes ou types de comportements manipulatoires.

Les dégâts du manipulateur

Les dégâts qu’ils occasionnent sur leurs « victimes » s’observent sur les plans psychologique, physique, comportemental et intellectuel. En ce sens, il est important que la victime se libère de son emprise.

Se libérer du manipulateur

Ce processus de libération, composé de plusieurs étapes, peut constituer, comme bon nombres d’épreuves susceptibles de jalonner le parcours d’une vie, un formidable levier de développement et de croissance personnelle.

Mme Sauveur ou « la siamoise qui rêvait d’être un cocker »

Posted in Personnalités with tags , , , , , , , , on 22 octobre 2010 by Stephanie Graf, Licoach

A l’occasion d’une soirée d’anniversaire entre amis et famille, j’ai fait sa connaissance. Les discussions allaient bon train et Mme Sauveur, que je ne connaissais encore pas, s’est approchée de moi, en me disant : « Et vous, vous faites quoi dans la vie ? ». Je lui ai expliqué en quelques mots ma fonction d’intervenante socio-pédagogique. Et elle m’a répondu « C’est intéressant, c’est exactement ce que je voudrais faire ! ». A ce moment là, elle travaillait au sein d’une grande surface, en qualité de cheffe de rayon.

Discussion
Elle me posa de nombreuses questions et, comme je la trouvais sympathique, je lui ai proposé que l’on se revoie prochainement, afin que je puisse répondre à ses demandes. Car Mme Sauveur était si enjouée par la conversation, qu’elle en oubliait de boire et de manger le repas qui nous était servi depuis un bon moment déjà. Un peu déçue de ne pas recevoir ce qu’elle souhaitait « de suite », elle alla néanmoins se rasseoir. Immédiatement, je l’ai aperçue en train de parler d’elle-même à tous les convives, les uns après les autres.

Difficulté majeure
Car il faut le savoir, Mme Sauveur appréciait avant tout le fait d’être au centre des relations. Et pour y parvenir, elle tentait toujours de séduire toute l’assemblée ou se rendre indispensable, de n’importe quelle manière, même auprès de ceux qui ne lui demandaient rien. A d’autres moments, il lui arrivait également de vouloir contraindre l’une ou l’autre de ses relations à effectuer des choix ou des actes contre leur gré.

Piste de développement
Quand nous nous sommes rencontrées par la suite, Mme Sauveur était très prolixe et elle appréciait beaucoup que je l’écoute parler d’elle. Paradoxalement, elle avait sans cesse besoin d’être rassurée sur sa valeur et cherchait constamment mon approbation. Elle se plaignait surtout du manque de reconnaissance de sa famille, de ses amis ou subordonnés. Selon ses dires, elle ne cessait de se sacrifier pour leur bien-être et, eux, la « maltraitaient ». Elle trouvait le monde fondamentalement égoïste. Je l’ai revue de nombreuses fois, de manière informelle. Elle appréciait nos échanges et avait la conviction que cela lui permettait d’avancer dans sa vie, comme elle le disait. Cela n’a pas toujours été facile de répondre avec sincérité à ses questions, sans prendre le risque qu’une confrontation la froisse. Elle n’appréciait pas que l’on parle de sa peur d’être rejetée et de sa difficulté à lâcher-prise. Progressivement, elle a appris à se recentrer sur elle-même, sur ses besoins, et non exclusivement sur ceux (réels ou non) des autres. Cela lui a permis de remplacer ses attitudes envahissantes, condescendantes, voire parfois orgueilleuses et manipulatrices, par un altruisme plus sain, empathique et désintéressé. La « siamoise avait cédé sa place au cocker ».

Car le monde ne pourrait pas se passer des compétences d’attention et d’écoute que tous les Mme et M. Sauveur peuvent lui apporter.