Entraîné par le flux des contraintes du quotidien, il est parfois difficile de consacrer du temps à s’accorder une pause. Pourtant, nous avons tous en nous la capacité à prendre du recul. Cependant, instinctivement, nous préférons répondre aux sollicitations, aux difficultés par une réaction instantanée. Ainsi, certains explosent et d’autres se sentent paralysés.
« Les malheurs qui ne nous tuent pas nous grandissent », écrivait Louis Pauwels dans son « Apprentissage de la sérénité ». Mais comment trouver la résilience qui permet de se distancer de la situation et trouver ce qu’il y a de merveilleux dans le malheur, selon l’oxymore cher à Boris Cyrulnik ?
Car, la « zen attitude » est indispensable pour mieux réagir et gérer l’adversité, quelle que soit sa forme et son intensité. Elle est aussi source de confiance en soi et formidable puits d’énergie ; les deux éléments clés de la réalisation de soi.
Pour parvenir à développer sa paix intérieure, l’effort n’est pas aussi conséquent d’un individu à l’autre. Cependant, chacun possède en lui les ressources pour y parvenir. Car le calme, comme toutes les compétences humaines, se cultive et s’entretient.
Contrôler ses actes
Prenez le temps de relever toutes les actions, tous les gestes que vous accomplissez systématiquement et qui sont finalement inutiles. Entre tics et tocs, attitudes nerveuses et autres impatiences, brassage d’air, nous possédons tous des comportements par lesquels nous procédons à un prodigieux gaspillage de notre énergie. Afin de préserver notre capital et de l’utiliser à meilleur escient, il est indispensable de prendre conscience de nos mouvements parasites et de les réduire au maximum.
Contrôler sa respiration
En situation de stress, la respiration s’accélère et le corps se crispe, sans que nous n’en ayons conscience. Il s’agit d’un mécanisme automatique, par lequel nous gaspillons notre potentiel de maîtrise de la situation. Sans pour autant devenir un maître Yogi, nous pouvons apprendre à mieux utiliser nos compétences de réflexion, en agissant sur notre respiration pour que celle-ci soit aussi longue et profonde que possible. Les études ont prouvés qu’il était impossible de s’énerver lorsque la respiration était calme.
Contrôler ses pensées
L’agitation pousse l’individu dans un tourbillon de pensées désordonnées. Cet enchaînement par lequel une pensée succède à une autre, sans structuration et sans réflexion, favorise la perte de la maîtrise de soi. Pour reprendre le contrôle, il s’agit de se recentrer sur un seul sujet à la fois. Lorsque cela n’est pas possible dans une situation de stress intense, il faut se couper de l’évènement. Pour y parvenir, chacun doit trouver un lui son « arme secrète ». Il s’agit de penser à un élément qui illustre la sérénité à nos yeux. Il peut s’agit d’une autre personne, réelle ou de fiction, parmi nos proches ou parmi les célébrités ou d’un animal. Certains se concentrent sur un lieu (un endroit précis, un paysage) ou un objet (un porte-bonheur, un tableau, de la musique, un arbre, une montagne). D’autres préfèrent se centrer sur des éléments ressentis comme agréable, tels que la chaleur du soleil, la pluie sur le visage, la douceur d’un bain moussant, etc.
Contrôler son langage
Parfois les mots ont une puissance d’impact, dont on n’a pas forcément conscience. Le langage peut également être une source conséquente de dépense d’énergie. Dès lors, deux attitudes permettront de conserver votre calme. Premièrement, soyez attentif au contenu de votre discours. Les mots que vous employez pour vous adresser aux autres, comme à vous-même, peuvent conditionner votre état d’esprit. Il s’agit d’employer autant que possible des mots à connotations positives (p.ex. économe plutôt qu’avare, étonnant plutôt que nul, etc.). Il en va de même pour les pensées négatives (je ne vais pas y arriver, c’est fichu, je suis nul), qui ne font, finalement que compliquer la situation. Deuxièmement, il s’agit d’éviter les propos inutiles, autrement dit de « parler pour ne rien dire », tout en évitant de céder à toujours agir dans un mode de réaction automatique. Est-il vraiment utile de dire tout cela et tout de suite ?
Conclusion
La quiétude est une force qui s’acquiert à l’intérieur de soi et ne peut donc provenir exclusivement des autres. Pour cultiver sa sérénité, il s’agit d’être vigilant à nos comportements et à notre langage. La réactivité désordonnée est source de perte d’énergie et, finalement de perte de sérénité.
Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer les choses que je peux changer et la sagesse d’en connaître la différence.
Marc Aurèle