J’ai rencontré Mme Conciliant, alors que j’étais employée dans une institution de ré-insertion professionnelle. Elle m’expliquait comment de mère, d’épouse et employée exemplaire, elle avait, comme elle me le confiait, « attrapé la déprime ». A la suite d’un divorce, elle s’était progressivement laisser aller dans une forme d’abrutissement et ne parvenait pas à retrouver ses capacités de motivation. Depuis 2 ans, elle n’avait plus trouvé la force de travailler, alors qu’elle avait pourtant un cursus brillant.
Discussion
Elle semblait désormais résolue à changer sa vie, sans pour autant réellement savoir quels objectifs elle souhaitait atteindre. Tour à tour, elle songeait à déménager, à s’inscrire dans un club de rencontres, à reprendre des études ou encore à reprendre à une activité professionnelle similaire à son dernier emploi. Cependant, toutes ses intentions ne restaient que de vaines paroles. Mme Conciliant se sentait « perdue et éparpillée », ce furent ses mots.
Difficultés majeure
Il faut dire qu’elle avait fréquemment eu, au cours de son existence, de la difficulté à se positionner. Elle n’aimait pas prendre parti dans les conflits. Lorsque plusieurs personnes de son entourage étaient en désaccord, elle s’arrangeait pour tantôt trouver une solution plaisante pour tous et, lorsqu’elle n’y parvenait pas, elle prenait la fuite pour se réfugier dans la consommation d’alcool. Mme Conciliant rêvait d’un monde de paix et d’harmonie.
Piste de développement
En priorité, elle avait surtout besoin de temps, d’écoute active et de calme. Je lui ai proposé de rejoindre l’un de mes groupes, dans lequel je savais qu’il régnait une certaine forme de sérénité, pour ne pas la bousculer. Mme Conciliant y a rapidement trouvé sa place et sa présence y était appréciée. Elle était à l’écoute de son petit groupe et, au fil des semaines qui se sont écoulées, elle reprenait confiance en elle. Nous avons passablement travaillé sur sa difficulté à dire « non » et sur le fait de considérer les problèmes comme des défis, chargés d’informations utiles, plutôt que des échecs qu’il faut fuir. Sa réceptivité, son égalité d’humeur et son pacifisme retrouvés, j’ai pu lui confier la responsabilité d’animer les séances plénières. Un matin, elle est venue vers moi en m’annonçant qu’elle allait nous quitter, car elle avait trouvé, en totale autonomie, un nouveau défi professionnel. Souvent, par la suite, elle est venue nous rendre visite… « L’orque était devenu un dauphin ».
Car le monde ne pourrait pas se passer des capacités de Mme et M. Conciliant à aider les autres à découvrir leurs propres atouts et de leur détermination à faire régner l’harmonie.