Archive pour octobre, 2010

M. Pafait ou « le dobermann qui rêvait d’être une abeille »

Posted in Personnalités with tags , , , , , , , , on 28 octobre 2010 by Stephanie Graf, Licoach

Très exigeant envers lui, comme avec les autres, M. Parfait a été un jour mon collègue. Ce n’était pas évident de travailler avec lui, notamment sur le projet créatif qui nous avait été confié. Dans sa conception des choses, il n’y avait toujours que 2 possibilités : ce qui est juste ou ce qui est faux. Ainsi, il avait une vision du monde, clivée en noir ou en blanc. Il se souciait beaucoup du moindre détail et ne supportait pas les débordements émotionnels des collègues, durant les séances de groupe.

Discussion
Pour lui, tout problème n’a qu’une solution : celle qui correspond à la droiture et aux normes qu’il affectionne. Il était fréquent de l’entendre argumenter qu’il avait raison, parce qu’il est plus méthodique, organisé et ponctuel que les autres. Résolu à mener sa tâche à bon port, il était souvent le premier au bureau et le dernier à quitter sa place de travail.

Les semaines passèrent et l’été arriva, ainsi que ses vacances. Je me souviens combien de temps et d’énergie il avait dépensées pour les organiser. Il ne voulait rien laisser au hasard. Tout était planifié dans les moindres détails.

Difficulté majeure
Cependant, il se sentait pris au piège par son « juge intérieur ». Celui-ci le poussait à être toujours plus performant et M. Parfait éprouvait, parfois, le sentiment d’être dépassé par ses responsabilités. Lorsque cela lui arrivait, nous devions affronter ses jugements sévères, son intolérance qui pouvait aller jusqu’au dogmatisme. Et lorsque ses attitudes soulevaient un conflit avec l’un ou l’autre d’entre-nous, il adoptait des stratégies de gestion, telles que quitter la pièce en ricanant ou en lançant une brève tirade teintée d’ironie ou de moquerie.

Par ailleurs, il avait résolument beaucoup de peine à accepter de vivre tout le plaisir de l’existence. Chaque chose à ses yeux ressemblait à une discipline stricte.

Piste de développement
A son retour de vacances, los d’une discussion rapide, il nous avoua qu’il avait découvert les joies de la cuisine espagnole. J’ai appris, avec étonnement, qu’il se nourrissait toujours de la même manière, depuis de nombreuses années. C’est là que m’est venue l’idée d’organiser ponctuellement une sortie avec l’équipe du projet, en vue de partager un repas dans des restaurants aux cuisines variées. J’ai pensé que cela pourrait peut-être dynamiser la cohésion de l’équipe. D’abord sur la retenue, M. Parfait y prit vite goût. Comme il appréciait de plus en plus cette initiative, il se mit lui-même à suggérer des restaurants et nous en faire la surprise ! Nous avions ainsi pu découvrir combien il pouvait être, loyal, agréable et modéré dans ses jugements et ses comportements. C’est ainsi que « le doberman s’est transformé en abeille ».

Car le monde ne pourrait pas se passer de la rigueur et des idéaux élevés que tous les Mme et M. Parfait peuvent lui apporter.

M. Heureux ou « le chimpanzé qui rêvait d’être une libellule »

Posted in Personnalités with tags , , , , , , , , on 26 octobre 2010 by Stephanie Graf, Licoach

Il a pris contact avec moi suite au décès de sa mère, avec qui il était très lié. Lors de son appel, il me dit simplement « Je ne sais pas si vous pouvez m’aider à mieux vivre ma vie et sortir de cette souffrance, rapidement et efficacement, parce que je ne veux pas la traîner sur des années ! ». Je lui ai proposé un premier rendez-vous gratuit, dans l’objectif de comprendre sa demande et d’évaluer si j’avais les compétences d’y répondre et, le cas échéant, lui proposer une offre d’accompagnement.

Discussion
Nous avions planifié une moyenne d’environ 6 à 8 séances d’une heure. M. Heureux était ponctuel et s’investissait dans les tâches à réaliser, entre les séances. Il avait besoin d’aller droit au but. Il me confia qu’il avait consulté un psy, sur l’insistance d’un de ses collègues, avant de me contacter. Cela ne lui avait pas convenu, il ne souhaitait pas parler de son enfance et de son lointain passé. Bien au contraire, il désirait avant tout gérer le quotidien, afin d’entrevoir le futur sous un jour plus radieux. M. Heureux progressait rapidement, prenait des initiatives et n’hésitait pas à faire preuve d’humour tout au long de notre travail.

Difficulté majeure
Ce qu’il craignait, par-dessus tout dans son existence, c’était le fait de souffrir ou encore de se retrouver coincé physiquement ou psychologiquement. Ainsi, depuis fort longtemps déjà, il se montrait avide de toutes les formes de plaisir, dans des domaines extrêmement variés. Il aime « faire des plans ». Paradoxalement, M. Heureux avait de la difficulté à faire des choix. A chaque fois qu’une telle occasion se présentait, il craignait qu’en choisissant une seule possibilité, il pouvait perdre les opportunités de l’autre et se sentait ainsi limité.

Depuis qu’il était en souffrance, il n’arrivait plus à apprécier quoi que ce soit, ni qui que ce soit. Tout l’agressait et il répondait aux sollicitations de l’environnement, de manière impulsive, par la raillerie et l’agressivité. Il avait également pris du poids en se laissant aller à une forme de « gloutonnerie » dénuée de plaisir.

Piste de développement
A force de discussions, de travaux pratiques individualisés, M. Heureux progressait dans l’atteinte de son objectif. Nous avons notamment beaucoup centré la tâche sur les talents qu’il avait par ailleurs acquis. Ceci pourrait vous paraître évident, mais je vous confirme que peu de gens connaissent tous leurs talents personnels ! Ceci lui a permis de reprendre confiance en lui et, par la suite, redécouvrir toutes les joies de plaisirs épicuriens qui sont indispensables à son bien-être. C’est ainsi que « le chimpanzé s’est transformé en libellule ».

Car le monde ne pourrait pas se passer des dons de joie de vivre, d’optimisme que tous les Mme et M. Heureux peuvent lui apporter.

Mme Artiste ou « le basset qui rêvait d’être un étalon »

Posted in Personnalités with tags , , , , , , , , , , on 26 octobre 2010 by Stephanie Graf, Licoach

Dans mon activité d’indépendante, je travaille régulièrement avec d’autres formateurs. Parmi eux, il y a une formatrice qui se nomme Mme Artiste. C’est une personne hors du commun, qui me surprendra toujours par son originalité et sa créativité. Elle apporte des touches uniques et inédites aux cours que l’on délivre en binôme. Dans nos réunions de pairs, elle stimule le groupe et sait faire preuve d’une grande persévérance dans l’accomplissement de ses tâches.

Discussion
Au début de ma rencontre avec elle, tout n’a pas été simple. Je pense que cela ne l’a pas été pour elle non plus. Car Mme Artiste est d’une grande sensibilité, à tous ceux qui sont autour d’elle, mais aussi à tout ce qui se passe, à chaque instant. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’elle ne vous connaît pas encore. Elle n’en rate pas une miette et absorbe le tout, sans piper mot. Elle possède des idéaux élevés et ses quêtes sont plus importantes que leurs objets. J’ai apprécié son authenticité, qui m’a amenée à  mon tour à lui offrir la mienne, parfois même dans des sujets plus graves ou sérieux.

Difficulté majeure
Mme Artiste, je vous le disais, a énormément de difficultés avec ce qu’elle juge trop banal, déjà vu ou simpliste. Lors de l’un de nos cours, nous avions à faire à un groupe de participants particulièrement grivois, voire vulgaires, dans la formulation de leurs propos et je sais que cela l’a beaucoup heurtée. Elle a dû passablement prendre sur elle pour ne pas s’emporter.

Par ailleurs, comme elle vit toutes les émotions avec une forte intensité, il peut lui arriver de connaître des moments de mélancolie et de colère soutenue, lorsqu’elle se sent blessée par une personne pour qui elle a de l’affection.

Elle a également beaucoup de peine à planifier son temps, par le fait qu’elle agit toujours avec passion.

Piste de développement
Mais les émotions pénibles cèdent rapidement la place à la joie et à l’humour. Car Mme Artiste a besoin de vivre toute la panoplie de sentiments humains, dans l’objectif d’y trouver le terreau de sa créativité.

Dotée de talents artistiques, elle sait montrer une grande sensibilité à tout être humain, quel qu’il soit. Son intuition émotionnelle guide ses actes et paroles et il lui arrive d’être drôle et sérieuse en même temps. Et c’est à ce moment là que « le basset se transforme en mustang ».

Car le monde ne pourrait pas se passer des capacités émotionnelles et potentialités créatrices que tous les Mme et M. Artiste peuvent lui apporter.

Mme Loyale ou « le hamster qui rêvait d’être une biche »

Posted in Personnalités with tags , , , , , , , , , on 25 octobre 2010 by Stephanie Graf, Licoach

Elle est l’une de mes amies. Je l’ai retrouvée un jour, alors que nous étions conviées à un mariage. La joie et la bonne humeur régnait parmi tous les convives, sauf pour Mme Loyale. Elle était agacée, voire anxieuse, par les attitudes des uns et des autres, qu’elle considérait soit comme des pique-assiettes ou encore avait la crainte que telle ou telle personne se comporte mal et, par là-même, compromettre le bon déroulement de la fête. Le tout sans aucune discrétion. Elle ne se rendait pas compte que son propre comportement n’était pas forcément judicieux en pareille occasion.

Discussion
J’essayais de la rassurer et de changer de conversation. Mais rien n’y faisait, elle revenait constamment sur le sujet et j’avais même de la peine à me faire entendre. Elle me coupait la parole pour me dire « Regarde celui-là, il vient juste pour manger et boire à l’œil, mais il n’a jamais été présent quand il a fallu donner un coup de main au couple », « Et ces deux là-bas, tu les vois ? Ils sont toujours en train de tout critiquer dans le dos des autres, mais je ne les laisserai pas bousiller le mariage de mes amis, si nécessaire, je ne me gênerai pas d’intervenir et de les remettre à leur place ! ».

Difficulté majeure
Il faut dire que Mme Loyale a toujours vécu un peu dans une forme de peur. Ainsi, elle cherche souvent la sécurité et l’approbation de ceux à qui elle est attachée. Il lui arrive de tester son entourage et de le surveiller. Elle a besoin de trouver des preuves, comme elle le dit souvent. Car elle craint toutes les formes d’abus ou de trahison à son égard. Le fait de rencontrer des gens qu’elle ne connaît pas la met également en situation de stress. Comme c’était le cas lors de ce mariage. Ainsi, elle me posait des questions telles que « c’est qui ceux-là, tu les connais, ils font quoi ici ? ».

Piste de développement
Au fut et à mesure que les invités arrivaient, bons nombre de nos amis communs étaient ainsi présents. Je sais que cela pouvait rassurer Mme Loyale. J’ai donc proposé que nous nous asseyions tous ensemble, dans le même secteur de la salle. Progressivement, elle s’est détendue. A force de se centrer sur des discussions avec des personnes qu’elle connaissait et appréciait, elle en a oublié tous ceux qui étaient à la source de son stress. Car lorsqu’elle est entourée, elle est attachante, intéressante et agréable. Elle montre un grand intérêt pour son entourage proche, qui la considère comme une personne fiable, responsable et digne de confiance. C’est ainsi que le « hamster s’était transformée en biche ».

Car le monde ne pourrait pas se passer de la saine prudence, vis-à-vis des dangers avérés de l’existence, que tous les Mme et M. Loyaux peuvent lui apporter.

M. Gagnant ou « le cygne qui rêvait d’être un condor »

Posted in Personnalités with tags , , , , , , , , , on 25 octobre 2010 by Stephanie Graf, Licoach

Je l’ai rencontré un jour, sans que je ne m’y attende. J’avais rendez-vous dans une agence d’une grande compagnie d’assurances et c’est lui qui m’a accueillie. Il était chef de cette succursale. D’un abord énergique et emprunt de zèle, il m’a assuré qu’il allait me proposer ce qu’il y avait de meilleur pour moi, en termes de contrat.

Discussion
Afin de pouvoir me soumettre une proposition, il m’a posé des questions personnelles. Lorsqu’il a abordé l’item relatif à ma profession, il a posé son stylo et a commencé à dévier de sujet. En effet, à ce moment là, je travaillais dans l’insertion professionnelle des jeunes de 15 à 28 ans, en difficultés multiples. Ce sujet a semblé le captiver et il avait beaucoup de certitudes à propos de mes clients, mais aussi sur le monde du travail en général et, finalement, sur son propre job.

Difficulté majeure
Il me dit combien il était difficile de trouver aujourd’hui des gens compétents et efficaces. Il ne comprenait pas que l’on puisse se satisfaire de choses simples ou inutiles. Tout le monde devrait avoir envie de prestige. Toutes les opportunités sont à saisir dans cette direction. Il affirmait que « la fin justifiait les moyens », qu’aujourd’hui nous manquons d’individus courageux et que la majeure partie des humains ne pensaient qu’à se laisser aller à des débordements de « sensibleries inutiles », alors que nous n’avons pas le temps pour cela, car la vie passe très vite. Comme je l’écoutais sans mot dire, il s’interrompit un instant pour me demander si j’étais d’accord avec lui.

Piste de développement
En réponse à toutes ses affirmations, je lui ai demandé s’il n’avait jamais subi d’échec. Il me répondit que cela lui était arrivé dans une activité créatrice manuelle, qu’il avait été contraint de réaliser dans le cadre d’une société locale,à laquelle il appartenait. Il en conservait un souvenir désagréable, mais que finalement ce n’était pas si grave. La créativité n’avait jamais été son fort et que si tout le reste fonctionnait comme il le désirait, à savoir : son travail, son salaire, ses goûts de luxe et, enfin, sa femme et ses enfants, le reste n’avait pas d’importance. Nous avons alors conclu notre entretien et je suis partie.

Des mois se sont écoulés jusqu’au jour où j’ai reçu son appel. Effondré par le départ de son épouse, il n’avait plus goût à la vie. Nous avons beaucoup travaillé sur la modification de toutes ses certitudes et de sa vision du monde. A force d’entretiens, M. Gagnant a finalement compris l’importance de l’authenticité, de la patience et de la tolérance. Ainsi, il avait décidé de renoncer à être un bourreau du travail et, parfois, de son entourage. C’est ainsi que « le cygne s’est transformé en condor ».

Car le monde ne pourrait pas se passer des capacités de travail et de réussite que tous les Mme et M. Gagnant peuvent lui apporter.